Où finissent les vêtements une fois triés par Terre asbl ?
De la réutilisation au recyclage, en passant par la transformation ou l'incinération, la question des différents débouchés pour nos vêtements a été approfondie avec l’ensemble des travailleur·euse·s du groupe lors de la réunion « Chiffres et Lettres » mensuelle.
Connaissez-vous l’échelle de Lansink ? Il s’agit d’une catégorisation des pratiques de traitement des déchets allant de la plus vertueuse jusqu’à la plus néfaste pour l’environnement. On y retrouve plusieurs échelons, notamment celui de la réutilisation, du recyclage, de l’incinération ou de la décharge, lorsque le déchet n’est tout simplement pas traité.
Chez Terre asbl, les activités couvrent plusieurs catégories de l’échelle de Lansink. C’est même l’objectif des centres de tri basés à Herstal et Couillet dont la mission est de rediriger les vêtements collectés depuis nos bulles vers la bonne filière. En fonction de la qualité du vêtement, de son état d’usure, de sa fonction, de sa matière et bien d’autres critères, ils se retrouveront à la récupération, au recyclage ou à l’incinération. Au total, on distingue plus de 150 catégories de vêtements différentes. Un travail titanesque si l’on considère les 19.000 tonnes collectées l’an dernier !
Réutiliser les vêtements : la pratique qui passe crème
La priorité pour Terre est d’identifier les pièces qui pourront être vendues dans l’une de nos 28 boutiques en Wallonie ou à Bruxelles. Dans le jargon, c’est ce qu’on appelle « la crème ». C’est-à-dire des vêtements en état impeccable, toujours à la mode et qui ne présentent pas de signes d’usure. En bref, c’est ce qui correspond à la demande de nos client·e·s sur le territoire wallon et bruxellois.
La crème représente en moyenne 7% de la marchandise collectée tout au long de l’année. Que faire des 93% restants ? Sont-ils envoyés directement à l’incinérateur ? Heureusement non ! Nous avons des client·e·s à l’international qui nous achètent la marchandise encore adaptée à la réutilisation qui, à elle seule, représente la moitié de notre production. Pour cette marchandise, nous avons une éthique de travail très claire, les vêtements exportés doivent être en bon état, sans taches, ni trous et adaptés au climat des pays dans lesquels ils sont envoyés.
Recycler pour moins brûler
Les vêtements dont l’état d’usure est trop avancé pour la réutilisation sont redirigés vers les filières de recyclage. Chez Terre asbl, les t-shirts en coton sont découpés en chiffons d’essuyage et vendus à des entreprises de maintenance industrielle ou dans le secteur de la construction. Le jean, le polyester ou la laine sont acheminés vers des recycleurs industriels et transformés en panneaux d’isolation ou en feutrine pour l’industrie automobile. Au total, le recyclage représente un quart environ de la marchandise collectée par Terre asbl mais ne constitue qu’une petite part de son chiffre d’affaires.
L’incinération, le dernier échelon
Les déchets reçus dans les bulles sont traités par des incinérateurs industriels. Et c’est loin d’être anecdotique puisqu’en moyenne, les déchets représentent 17% de la marchandise collectée ! On y retrouve des déchets ménagers, des déchets verts, des bidons d’huile, des vidanges en verre et toutes sortes de mauvaises surprises. Cette réalité peut rendre le travail de collecte et de tri très pénible . Le traitement de ces déchets engendre aussi un coût important pour l’association. Pour diminuer ce phénomène, Terre asbl mène un travail de sensibilisation auprès du grand public et de dialogue avec les instances communales. Mais il y a encore du chemin à faire.
