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13 November 2020

Esperanzah! La créativité nourrit l’espoir

L’économie sociale rassemble des acteurs divers qui travaillent dans des secteurs très variés. La crise actuelle n’épargne pas grand monde, mais certains domaines d’activités sont touchés de plein fouet. Le monde du spectacle, après avoir mis en place une série d’adaptations pour continuer à proposer des événements tout en respectant les mesures de sécurité, est aujourd’hui complètement à l’arrêt, sans aucune certitude concernant les possibilités de reprise.

C’est dans ce contexte très particulier que nous vous présentons l’ASBL Z !, l’organisatrice du festival Esperanzah!. Une association qui marie culture et engagement, musique et éducation permanente, festival et économie sociale. Ses valeurs résonnent avec celles du groupe Terre. Jean-Yves Laffineur, son directeur, répond à nos questions.

Que diriez-vous pour vous présenter ?

Jean-Yves Laffineur – J’ai fondé le festival Esperanzah! en 2002 – ce sera donc sa vingtième édition en 2021. Je suis le directeur de l’asbl Z! qui mène maintenant d’autres projets, parallèlement au Festival Esperanzah! : le Festival Jyva'Zik (qui devait avoir lieu en novembre à Louvain-La-Neuve) et le plan Sacha qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles en milieu festif. Nous sommes également reconnus en éducation permanente pour toutes nos campagnes d’action. Et notre dernier projet en date, c’est le web média Tout va bien.

Quel est votre lien avec l’économie sociale ? Vous en faites partie ou vous vous en inspirez ?

On fait partie de l’économie sociale, on s’inscrit tout à fait dans ses principes de base. Nous sommes une association et notre fonctionnement est carrément horizontal. L’organisation de nos projets est basée sur une horizontalité totale : chaque projet a son comité organisateur qui regroupe des personnes différentes, avec au minimum un permanent de l’équipe. Notre fonctionnement est tout à fait participatif et démocratique.

Qu’est-ce qui vous séduit dans l’économie sociale ?

Honnêtement, ce n’est pas que ça me séduit ou pas… c’est le mode sur lequel j’ai toujours fonctionné dans les différents projets que j’ai développés au cours de ma vie professionnelle. C’est essentiellement le principe de gouvernance positive et participative qui m’intéresse.

Ce qui rassemble les travailleurs, les volontaires et les gens autour de nous, c’est un engagement très fort pour des causes sociétales. Cet engagement s’inscrit pleinement dans notre manière d’organiser le travail et nos événements. Nous sommes complètement indépendants. On refuse par exemple de travailler avec des multinationales comme partenaires, même si elles nous sollicitent. On privilégie l’économie de proximité, la consommation responsable. Nous sommes vraiment à la pointe en matière de développement durable sur les événements (notre tri des déchets par exemple est maximal). Notre démarche de développement durable va très loin, et pas uniquement sur le plan environnemental. Sur le plan économique, cela se marque dans le choix de nos partenaires et dans la volonté de privilégier l’économie circulaire… Sur le plan social, nos prix restent très bas comparativement à tous les autres événements, parce qu’on veut que nos festivals restent accessibles ; on travaille notamment avec les Articles 27. Sur le plan culturel aussi – c’est mon dada – on privilégie essentiellement la découverte artistique et l’aspect multi-artistique, multiculturel…

Enfin, sur le plan des combats, nous mettons en avant les problématiques qui nous tiennent à cœur : elles sont liées à l’environnement, au racisme, à la parité, au genre… Tous ces combats, on les mène avec notre web média Tout va bien, mais aussi par nos campagnes d’éducation permanente. Tout ça fait qu’on s’inscrit pleinement dans ce qu’on appelle l’économie sociale.

À votre avis, les jeunes entendent-ils suffisamment parler d’économie sociale ? Est-ce un modèle qui leur parle, qui leur semble adapté aux défis de l’époque actuelle ?

J’ai l’impression que c’est un terme qui a un peu perdu de sa pertinence à notre époque, qu’il est moins prégnant qu’il y a quelques années. Aujourd’hui, on parle beaucoup de nouvelles formes de management, d’intelligence collective et de l’aspect dynamique plutôt que d’une reconnaissance d’un système économique. Je serais curieux d’interroger les jeunes qui travaillent avec moi sur la manière dont ils perçoivent cette question de l’économie sociale, mais elle n’est plus à l’avant de la scène comme elle a pu l’être dans les années 90 et début 2000…

Comment vivez-vous la situation actuelle ?

C’est très difficile à deux points de vue. Économiquement d’abord, pour le moment nous sommes sous perfusion : sans aide de l’état ou des communautés, on serait mort. Ensuite sur le plan social et psychologique, c’est très dur aussi. On a d’abord dû faire face à la vague des annulations de l’été ; il y a eu une réflexion sur le développement culturel, sur l’avenir de la culture… On s’est adapté, pas mal de petites initiatives assez sécurisées ont vu le jour. Ça a été difficile, mais on a senti une volonté de soutenir le développement et la création artistique. Je pense que la culture a traversé assez positivement cet été. Cette deuxième vague par contre est vraiment très dure. On pensait pouvoir redémarrer pour 2021, mais là, la deuxième vague vient faucher tout le monde, tous les métiers de la culture. C’est catastrophique.

Dans le cas de mon équipe, à part Tout va bien, on a travaillé un an pour rien. Psychologiquement, c’est très difficile. On organisait une campagne et deux événements ; tout a dû être abandonné alors qu’on avait essayé de s’adapter. Dans le cas du Jyva’Zik, on organisait un cabaret, on avait vendu 600 places en 30 secondes… À quinze jours près, on a dû tout annuler.

C’est difficile pour les travailleurs, mais ça l’est surtout pour tous les métiers qui dépendent de ce secteur d’activité : les techniciens, les loueurs de chapiteaux, de scènes, les food-trucks, les ingés son et lumières, les artistes… tous ces gens sont à l’arrêt. Le risque à terme, c’est qu’il y ait une perte des compétences parce que ces gens doivent vivre et qu’ils vont chercher de l’emploi ailleurs. Il va y avoir des faillites. Il y a des carrières qui n’émergent pas. On ne sait pas du tout à quoi ressemblera le secteur l’année prochaine. C’est très sensible pour le moment. On a beaucoup parlé de la culture cet été, mais, je ne sais pas si vous l’avez remarqué, on n’en parle plus du tout en ce moment.

Néanmoins, on garde espoir et on fait tout pour qu’il se passe des choses en 2021. On reste positif, on discute avec les autorités, on s’est constitué en fédération… On pousse pour que des tests rapides se fassent à grande échelle, y compris, pourquoi pas, dans nos événements ; on travaille à trouver des solutions et on est plein d’espoir. En réalité, je suis sans cesse entre-deux : parfois très optimiste, parfois moins parce que pour le moment, clairement, il n’y a pas de perspective.

Qu’est-ce qui continue à vous rendre optimiste ?

L’espoir, parce qu’on travaille en équipe. On pense à l’avenir, on construit, on s’adapte, on pense à des plans B, des plans C… Le milieu culturel est très créatif, donc les gens malgré tout restent créatifs. C’est ça qui nourrit mon espoir.

En savoir plus

Rendez-vous sur le site de l'ASBL Z!

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11 June 2020

Les Grandes Réunions du groupe Terre: l’entreprise aux mains de ses travailleur·se·s

Mettre la gestion de l’entreprise dans les mains des travailleu·se·s, l’idée a le vent en poupe. Si on en parle de plus en plus, les expériences concrètes sont encore relativement récentes. Au sein du groupe Terre, où l’on pratique la gestion participative en démocratie directe depuis de nombreuses années, le système a eu le temps de se rôder. Afin d’associer tou·te·s les travailleur·se·s dans le débat et la prise de décisions, nous avons mis en place une série des lieux d’informations et de décisions que nous vous présentons tour à tour.

Nous vous avons présenté successivement l’Assemblée générale, la Réunion de Secteur, la Réunion Chiffres et Lettres, le Petit-déjeuner thématique et le Conseil d’administration, on termine aujourd’hui ce panorama par un dernier lieu (last but not least) : la Grande Réunion.

C’est quoi, la Grande Réunion ?

Chaque entreprise du groupe Terre a sa propre Grande Réunion, qu’elle organise au minimum une fois par an.

Celle-ci rassemble l’ensemble du personnel, la direction et les membres du conseil d’administration, ainsi que les bénévoles dans les cas des associations qui font appel à des volontaires. À titre de comparaison, si on imaginait un tel lieu dans une école, la Grande Réunion réunirait à la fois les étudiant·e·s, l’ensemble du personnel (personnel enseignant, administratif, d’entretien...), la direction et le pouvoir organisateur, voire les parents d’élèves.

La Grande Réunion se tient durant le temps de travail et est rémunérée (contrairement à l’Assemblée générale, qui fait l’objet d’un engagement volontaire). Elle est animée par la·e directeur·trice de l’entreprise.

À la différence de l’Assemblée générale ou du Conseil d’Administration, qui sont prévus par la Loi et existent dans toute entreprise ou association, la Grande Réunion est spécifique au groupe Terre. Elle a été inventée sur mesure pour répondre à l’organisation de notre groupe d’entreprises, structuré autour d’une faîtière, Groupe Terre asbl.

Cette réunion est d’ailleurs récente dans l’histoire du groupe et son rôle a déjà évolué depuis sa mise en place.

Le rôle de la grande réunion

La Grande Réunion est une instance capitale, dont les prérogatives ont été ainsi fixées par l’Assemblée générale du groupe :

  1. donner un avis par rapport aux comptes présentés
  2. proposer la décharge aux administrateurs
  3. valider les orientations stratégiques propres à l’entreprise
  4. évaluer la mise en œuvre des politiques de groupe

1. Donner un avis par rapport aux comptes présentés

La Grande Réunion sert tout d’abord à faire le point sur l’année écoulée. Elle s’ouvre donc par un rapport d’activités – le coup d’œil dans le rétroviseur dont parle Christian Dessart dans la vidéo présentée ci-dessus – : que s’est-il passé durant l’année, quels sont les faits marquants au sein de l’entreprise et dans son environnement ? Comment cela se traduit-il dans les comptes ? Tou·te·s les travailleur·se·s peuvent ensuite s’exprimer au sujet des comptes de l’année écoulée, par exemple par un vote sur leur clarté.

2. Proposer la décharge aux administrateur·trice·s

La Grande Réunion prévoit ensuite que le Conseil d’Administration rende compte aux participants de sa gestion de l’entreprise au cours de l’année écoulée. Combien de fois le CA s’est-il rassemblé, qui sont ses membres, quelles matières a-t-il traitées, quels projets a-t-il fait aboutir ?

Au terme de cette présentation, les participant·e·s votent afin de valider (ou non) le travail du Conseil d’Administration. S’ils·elles considèrent que l’entreprise a été correctement administrée durant l’année écoulée et qu’il n’y a rien à reprocher aux membres du Conseil d’Administration, les travailleur·se·s proposent la décharge aux administrateur·trice·s.

3. Valider les orientations stratégiques propres à l’entreprise

Une fois le volet rétrospectif terminé, la Grande Réunion passe au volet prospectif. Dans une perspective d’intelligence collective et de gestion partagée, travailleur·se·s, administrateur·trice·s et direction réfléchissent ensemble aux perspectives de développement et discutent des choix stratégiques à opérer pour que l’entreprise continue à se développer et à réaliser sa mission.

À nouveau, cette partie de réunion se clôture par un vote portant sur la validation des orientations stratégiques.

4. Évaluer la mise en œuvre des politiques de groupe

Le dernier volet de la Grande Réunion consiste à évaluer la mise en œuvre des politiques de groupe. L’Assemblée générale de la faîtière Groupe Terre asbl est en effet seule habilitée à prendre les décisions stratégiques et politiques transversales pour l’ensemble du groupe. C’est elle par exemple qui a rédigé et validé la Charte du groupe Terre et sa politique du personnel.

Les travailleur·se·s vérifient si leur entreprise respecte bien la charte et se conforme bien à ce qui est prévu en matière de recrutement, d’évaluation, de rémunération et de formation. S’ils·elles constatent un dysfonctionnement ou même un point d’attention, ils·elles sont appelé·e·s à en faire part, lors de la Grande Réunion, afin que l’Assemblée générale soit interpellée.

La Grande Réunion se clôture effectivement par la finalisation d’un avis portant sur l’application des décisions prises par l’AG. L’avis de chaque grande réunion est ensuite mis à la disposition des membres de l’AG pour consultation et présenté à l’AG statutaire qui se tient généralement en juin. Les membres de l’AG ont alors la possibilité de réagir, de poser des questions, de proposer des suggestions.

Quelques exemples

Élaborer une charte d’entreprise

Dans la vidéo présentée ci-dessus, on découvre un aperçu de la Grande Réunion 2018 de Terre asbl. Comme l’explique son directeur, Christian Dessart, cette année-là, la Grande Réunion a permis de finaliser la charte de Terre asbl. Le travail de rédaction avait été entamé en réunions de secteurs avec un travail sur les valeurs, puis continué en conseil d’administration avant d’être validé en Grande Réunion. Le processus s’est terminé par la présentation de la charte devant l’Assemblée générale de Groupe Terre asbl.

Cet exemple met bien en lumière l’articulation entre les différentes réunions du groupe qui sont comme les rouages d’un système, indissociables et interdépendants.

Se reconvertir pour renaître

L’entreprise Co-Terre, spécialisée dans le parachèvement du bâtiment, a longtemps été organisée en deux secteurs distincts : la construction métallique et le placement de cloisons amovibles. En 2017, après plusieurs années déficitaires, les travailleurs du secteur de la construction métallique et le conseil d’administration ont décidé ensemble d’une reconversion dans la cloison amovible. En à peine plus d’un an, Co-Terre est passée d’une situation proche de la faillite à une situation bénéficiaire, sans perte d’emploi.
Lors de la Grande Réunion 2020, les travailleur·se·s de Co-Terre ont pris la décision de développer l’activité afin d’augmenter le chiffre d’affaires. Conscients d’avoir pu compter sur la solidarité du groupe lors des années difficiles, ils·elles souhaitent maintenant devenir un pilier au sein de celui-ci afin de soutenir, le cas échéant, d’autres sociétés qui en auraient besoin.

Un système en permanente évolution

Avec cette présentation de la Grande Réunion, nous avons fait le tour des lieux d’informations et de décisions du groupe Terre. Ce panorama reflète la réalité actuelle, mais rien ne dit qu’il sera toujours d’actualité dans quelques années.

La gestion participative en démocratie directe est en effet en constante évolution, en amélioration continue. Nos lieux d’informations et de décisions sont évalués chaque année par les membres du personnel qui se prononcent sur la qualité des informations échangées, l’animation des réunions, leur fonctionnement, leur articulation… En fonction des remarques émises, des manquements ou dysfonctionnements constatés, ces lieux sont susceptibles d’évoluer, d’être modifiés afin de mieux correspondre aux attentes et aux besoins des participant·e·s et de favoriser la participation du plus grand nombre.

Pour suivre l’évolution du groupe et en apprendre plus sur la gestion participative en démocratie directe, continuez à nous suivre !

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15 May 2020

Le CA d’une entreprise démocratique, ça ressemble à quoi ?

Dans une entreprise participative où tou·te·s les travailleur·euse·s sont associé·e·s à la gestion, à quoi peut bien ressembler le conseil d’administration ? En a-t-on besoin ou est-ce le personnel qui est à la tête de l’entreprise ? Mais d’abord, ça sert à quoi, un conseil d’administration ?

Dans notre panorama des lieux d’informations et de décisions du groupe Terre, nous vous avons successivement présenté l’Assemblée Générale, la Réunion de Secteur, la Réunion Chiffres et Lettres et le Petit-déjeuner thématique. Zoom aujourd’hui sur le Conseil d’administration.

Un conseil d’administration, c’est quoi ?

La plupart des organisations ont un Conseil d’Administration, souvent dénommé CA pour faire court. Il s’agit d’un groupe de personnes chargées d’administrer l’entreprise ou l’association.

La loi belge et les statuts de l’organisation définissent le champ d’action et les responsabilités du CA et des administrateur·trice·s. Quelques exemples :

  • S’assurer que les lois et réglementations sont respectées ;
  • Respecter les engagements financiers ;
  • Veiller à ce que les affaires soient gérées correctement ;
  • Convoquer l’assemblée générale, lui soumettre les comptes…

Les entreprises, mais aussi les clubs sportifs, les centres culturels, les mouvements de jeunesse ont un Conseil d’Administration (Lire par exemple la présentation du CA des Guides Catholiques de Belgique).

Et les CA des entreprises du groupe Terre, sont-ils si différents ?

Chaque entreprise du groupe Terre a son propre Conseil d’Administration. Ils fonctionnent bien entendu comme la loi le prévoit, mais en y ajoutant quelques spécificités propres à nos finalités.

S’assurer de la démocratie et de l’application des politiques du groupe

Chaque CA veillera à ce que les conditions soient remplies pour que la gestion participative en démocratie directe au sein de l’entreprise fonctionne : est-ce que les réunions sont tenues et dans quelles conditions ? Est-ce que les travailleur·euse·s ont été impliqué·e·s dans la détermination de leurs objectifs ? Est-ce que les responsables sont à l’aise dans leur rôle d’animateur·trice de réunion...

Le CA veillera aussi à ce que la Politique du Personnel soit mise en œuvre conformément à ce que le groupe Terre souhaite : définir les fonctions, valider des recrutements, s’assurer que les lignes directrices fixées concernant la détermination d’un salaire sont respectées…

Accompagner l’administrateur·trice délégué·e dans son entrepreneuriat

Le CA s’assure que l’administrateur·trice délégué·e :

  • entreprend dans le respect de la charte et des politiques du groupe
  • inscrit avec ses travailleur·euse·s l’entreprise dans des perspectives durables

Le CA joue un rôle de transmission entre l’entreprise et l’Assemblée Générale des travailleur·euse·s du groupe Terre en lui soumettant des avis sur l’état du projet, des signaux d’alerte si un dysfonctionnement se produit. Cette Assemblée Générale décide souverainement, pouvant aller jusqu’à démettre l’administrateur·trice délégué·e de chaque entreprise si nécessaire.

Constituer un CA au sein du groupe Terre, mode d’emploi

Un cahier des charges, guide plein de bon sens

L’Assemblée générale (AG) des travailleur·euse·s du groupe a établi un cahier des charges pour la mise en place et le renouvellement des conseils d’administration.

L’élaboration de ce guide pour tous les CA du groupe a permis à tou·te·s les membres de l’AG d’exprimer leurs idées, souhaits, désidératas sur les points suivants :

  1. Le rôle du CA
  2. La responsabilité civile des administrateur·trice·s
  3. Les compétences
  4. La composition du CA
  5. Le fonctionnement du CA

Chacun de ces points se décline sous forme de propositions. Les suivre permet de tendre vers un idéal, vers « le conseil d’administration idéal » dans notre système de gestion participative en démocratie directe.

Réunir des compétences indispensables

Un Conseil d’Administration, pour bien gérer l’entreprise, a assurément besoin de compétences spécifiques : des connaissances de l’activité ou de gestion, des aptitudes à analyser, proposer, ou encore faire preuve de collégialité…

Certaines connaissances (savoirs), aptitudes (savoir-faire) et attitudes (savoir-être) doivent être acquises préalablement à l’entrée en fonction comme administrateur·trice («Adhérer à la charte et s’inspirer de ses valeurs» par exemple est une attitude sine qua non).

Constituer une équipe complémentaire, tirant sa force dans sa diversité

Si la complémentarité et la diversité des administrateur·trice·s offrent une plus-value en matière de compétences, l’enjeu est également participatif. Dans une entreprise qui vise la participation du plus grand nombre et l’appropriation démocratique par ses travailleur·se·s, il est important que les lieux de participation soient ouverts à toutes et tous.

Au-delà des compétences indispensables pour cet organe de gestion, nous cherchons à rencontrer les critères suivants :

  • la mixité des catégories de travailleur·euse·s ;
  • la mixité ancien·ne·s / nouveaux·elles ;
  • la présence d’administrateur·trice·s externes, tout en restant minoritaire ;
  • la mixité hommes / femmes.

De l’idéal à la réalité

Le cahier des charges ne se veut pas contraignant, mais doit plutôt servir de guide aux entreprises du groupe Terre. Entre l’idéal et la réalité, que constate-t-on ? Si la mixité (dans ses différentes composantes) n’est pas encore aussi grande que souhaité pour toutes les entités du groupe, un pas a indéniablement été franchi. En effet, notre processus pour constituer les CA a participé à nourrir notre gestion participative, à mieux conscientiser les engagements pris par les administrateur·trice·s et permettre à tou.te·s d’avoir la possibilité de s’investir dans un CA.

Nous espérons que le renouvellement prochain de nos conseils d’administration confirmera cette marche en avant.

Pour découvrir d’autres lieux d’informations et de décisions du groupe Terre, rendez-vous dans un prochain article.

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12 March 2020

Les petits déjeuners thématiques, des réunions pour penser plus loin que le bout de notre nez

Vous en connaissez beaucoup des entreprises où les travailleur·se·s se rassemblent pour discuter de questions de société? Où le personnel a l’occasion, pendant ses heures de travail, de s’informer sur les enjeux du monde actuel, de se questionner sur ses représentations, de réfléchir à des comportements citoyens et responsables ? Des entreprises où l’on n’est pas là seulement pour travailler, mais aussi pour participer à un projet de société ? Ne cherchez plus, cette entreprise, c’est le groupe Terre !

Le groupe Terre est surtout connu pour ses activités de récupération, des activités utiles à la société qu’il a développées avant tout afin de créer des emplois stables pour des personnes éloignées des circuits traditionnels de l’emploi. Derrière ce premier objectif, s’en cache un autre encore plus essentiel.

Insertion : former des travailleur·se·s ou des citoyen·ne·s ?

Dans un parcours d’insertion, l’emploi représente certainement une étape essentielle, mais – à nos yeux – pas suffisante. Notre démarche d’insertion vise à former des citoyen·ne·s actif·ve·s, à même de prendre leur place dans le monde. Prendre sa place, cela signifie s’informer, chercher à comprendre le monde dans lequel on vit, s’interroger de manière critique, faire des choix, participer au débat, défendre ses idées, accepter qu’il puisse y avoir d’autres points de vue, respecter les autres, faire valoir ses droits tout en assumant ses devoirs.

Prendre sa place, cela doit pouvoir se faire dans la vie privée, mais également au travail. Il n’y a pas de raison que la démocratie reste à la porte de l’entreprise. Voilà pourquoi les entreprises du groupe Terre fonctionnent selon un système de gestion participative basé sur la démocratie directe. Dans ce système, tou·te·s les travailleur·se·s ont le droit de participer à la gestion de leur entreprise et toutes les décisions importantes se prennent de manière collective.

Mais participer à la gestion d’une entreprise, ce n’est pas facile : cela nécessite des connaissances (savoirs), des capacités (savoir-faire) et des aptitudes (savoir-être). Pour les acquérir, l’ensemble du personnel suit chaque année un programme de 32 heures de formation à la gestion participative, un programme reconnu par le service de l’Éducation permanente de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Ces 32 heures de formation correspondent aux réunions organisées tout au long de l’année au sein des entreprises du groupe. Tout comme c’est en forgeant qu’on devient forgeron, c’est en participant qu’on apprend à participer. En écoutant les autres, en se confrontant aux chiffres, en donnant son avis, on apprend progressivement à prendre part à la gestion de son entreprise, à connaître les différents lieux d’informations et de décisions du groupe Terre et les questions qui sont traitées dans chacun d’eux.

Ces lieux d’informations et de décisions, nous vous les présentons à tour de rôle. Après l’Assemblée Générale, la Réunion de secteur et la Réunion Chiffres et Lettres, levons aujourd’hui le voile sur la Réunion Thématique.

La réunion thématique, c’est quoi ?

La réunion thématique fait partie des lieux d’informations et de décisions, mais à la différence des autres réunions, on y parle peu du groupe Terre et de ses activités. Le but est d’aborder des questions de société, de s’intéresser au monde qui nous entoure, aux enjeux auxquels le groupe est confronté dans son environnement, de traiter des valeurs qui nous animent. Les sujets abordés sont très divers, toujours en lien avec la charte du groupe Terre, ses missions, ses stratégies ou ses préoccupations du moment. Chaque année, un fil rouge relie entre eux les sujets abordés lors des différentes réunions thématiques.

Il s’agit également d’un moment convivial qui réunit généralement des travailleur·se·s de plusieurs entreprises du groupe, autour d’un café et d’un croissant. Il y a chaque année quatre réunions thématiques d’une heure. Elles se tiennent pendant le temps de travail et sont rémunérées.

Quelques sujets de réunions thématiques

Parmi les thèmes abordés dernièrement lors de ces petits déjeuners, on peut citer les monnaies locales (avec l’exemple du Val’heureux), les inégalités (avec un focus sur le forum économique de Davos, le rapport annuel d’Oxfam et le mouvement des gilets jaunes), le lien entre pauvreté et logement (avec des témoignages de représentants d’ATD Quart Monde et d’Habitat Service).

Dans un groupe d’entreprises qui s’est donné pour slogan « L’entreprise pour vivre dignement », il nous paraissait essentiel de réfléchir au concept de dignité, à son lien avec le travail. Ce micro-trottoir réalisé en préparation d'une réunion thématique avait pour but de lancer la discussion.

Cette année 2020 étant une année d’élections sociales, nous avons décidé de consacrer les réunions thématiques à une réflexion sur notre système de gestion participative en démocratie directe. En proposant des témoignages d’autogestion (comme ce reportage d’Un jour dans l’Info consacré à la fermeture de l’usine Salik en 1978), nous réfléchissons à nos propres pratiques, aux contraintes et aux enjeux de la participation.

Des outils favorisant la participation

Le but d’une réunion thématique, c’est avant tout de permettre à chacun·e de s’exprimer, de se questionner, de s’interroger sur ses représentations. Parfois, on donne quelques éléments d’analyse ou de théorie. On a généralement recours à des techniques d’animation variées, voire ludiques permettant au groupe de construire ensemble la réflexion. Ainsi, certaines réunions proposent un quizz, un blind-test, un portrait chinois, une réflexion en sous-groupes, ou l’utilisation d’un outil comme Mentimeter qui permet aux participant·e·s d’apporter leurs contributions en direct grâce à leur smartphone.

Et une fois la réunion terminée ?

Même si ce n’est pas une généralité, une réunion thématique peut déboucher sur des projets concrets portés par un petit groupe de travailleur·se·s. Par exemple, à la suite d’une réunion thématique sur les initiatives locales dans le domaine de l’agriculture, un potager collectif a vu le jour sur l’un de nos sites de Herstal (lire à ce sujet l’article Groupe Terre : naissance d’un potager collectif, paru dans le Journal Terre n° 158 Égalité, choix, valeurs… Donner du sens aux salaires).

Pour découvrir d’autres lieux d’informations et de décisions du groupe Terre, rendez-vous dans un prochain article.

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21 February 2020

Des réunions pour s'informer

Dans le groupe Terre, on se réunit souvent. Il y a des réunions pour s'informer, d'autres pour réfléchir ensemble, d'autres encore pour décider. Aujourd'hui, William vous présente la Réunion Chiffres et Lettres, une sorte de café du village... dans l'entreprise.

Pour en savoir plus, lisez notre article Des chiffres et des lettres pour des travailleur·se·s informé·e·s

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06 February 2020

Des chiffres et des lettres pour des travailleur·se·s informé·e·s

Les travailleur·euse·s ont-ils·elles les informations suffisantes pour gérer leur entreprise ? Dans un système participatif, chacun·e doit être au courant de la santé financière, des enjeux, de l’environnement concurrentiel de son entreprise afin de prendre les meilleures décisions possibles. Comment l’ensemble du personnel a-t-il accès à ces informations essentielles ? Les réunions Chiffres et Lettres mises en place au sein du groupe Terre servent à ça : chaque mois, partager un maximum d’informations à l’ensemble du personnel afin que tout le monde puisse participer à la gestion.

Qui est mieux placé que les travailleur·euse·s pour décider de la manière dont l’entreprise doit être gérée ? Ils·elles sont le cœur de l’entreprise, en connaissent tous les rouages ou presque ; l’entreprise est leur gagne-pain, les travailleur·euse·s y investissent une grande partie de leur temps et leur force de travail. Il nous paraît logique qu’ils·elles puissent décider de son organisation et prendre part à sa gestion.

C’est dans cette optique que le groupe Terre a construit sa gestion participative en démocratie directe : l’ensemble du personnel est impliqué dans la gestion de l’entreprise. Ce mode de gestion ne peut fonctionner qu’avec des lieux d’informations et de décisions clairement définis, organisés régulièrement. Nous vous les présentons un à un. Après l’Assemblée Générale et la Réunion de secteur, c’est aujourd’hui la Réunion Chiffres et Lettres qui est mise en avant.

La réunion Chiffres et Lettres, c’est quoi ?

Le but de la réunion Chiffres et Lettres est avant tout d’informer l’ensemble du personnel. Elle fournit des informations diverses sur les activités et la vie de l’entreprise. Elle permet de comprendre les enjeux économiques et sociaux du groupe Terre.

L’accès à une information simple, transparente et accessible à tou·te·s font partie des conditions nécessaires à la participation à la gestion de l’entreprise. Si aucune décision n’est prise lors de cette réunion, elle est néanmoins essentielle dans le processus de gestion participative : elle donne accès aux informations essentielles pour les décisions qui seront prises lors des réunions de secteur ou en assemblée générale.

Qui ?

Cette réunion rassemble tou·te·s les travailleur·euse·s du groupe Terre.

Des séances sont organisées en différents lieux et à différents moments pour correspondre aux horaires de chaque secteur. Certaines séances rassemblent des travailleur·euse·s de plusieurs entreprises du groupe.

Elle est présentée par le Président du groupe Terre ou par un animateur.

Quand ?

Elle a lieu une fois par mois sauf en juillet et en août ; cela représente un total de dix heures sur l’année. Elle se tient pendant les heures de travail et est rémunérée.

On parle de quoi ?

Les informations présentées sont diverses et variées, mais on veille à ce que l’ordre du jour soit équilibré et aborde ces trois thématiques :

  1. Le projet du groupe Terre et ses valeurs
  2. Les chiffres
  3. La vie du groupe

Quelques exemples d’informations données en Réunion Chiffres et Lettres

Le projet « groupe Terre » et ses valeurs

  • La réunion commence généralement par la présentation d’une image, d’un extrait audio ou vidéo destiné à attirer l’attention sur l’une des valeurs du groupe.
  • La Chiffres et Lettres permet d’informer le personnel sur les défis auxquels le groupe Terre est confronté, ses orientations politiques, ses choix stratégiques. Ainsi, le chantier de l’Assemblée Générale lié aux métiers de demain a été présenté en réunion Chiffres et Lettres.

Les chiffres

  • Les résultats annuels de chaque société du groupe sont présentés une fois par an. Tout au long de l’année, les résultats trimestriels sont partagés. Pour faciliter la compréhension, on utilise la symbolique des feux de signalisation (vert quand tout va bien, orange quand la situation est moins bonne, rouge si le résultat est négatif).
  • Sont également présentés les objectifs de production ou de vente que se fixent les différents secteurs.
  • L’évolution de l’environnement qui influence nos entreprises fait aussi l’objet d’une attention particulière.

La vie du groupe

  • Sont présenté·e·s les travailleur·euse·s nouvellement engagé·e·s, les recrutements en cours, les nouveaux magasins et tout événement que le groupe organise.
  • La réunion Chiffres et Lettres offre également un moment pour partager des vidéos de prévention sécurité créées par les travailleur·euse·s dans le cadre du plan de prévention afin de sensibiliser leurs collègues à certains risques d’accident.

Pour découvrir les autres lieux d’informations et de décisions du groupe Terre, rendez-vous dans un prochain article.

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09 January 2020

La réunion de secteur, pour des entreprises qui ne manquent pas d'air

Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.

Proverbe africain

Imaginez un monde dans lequel chacun·e aurait la possibilité de donner son avis, de participer directement à toutes les décisions qui la·le concernent, un monde où chaque personne se sentirait responsable et serait considéré comme tel… ça vous semble réaliste ou complètement utopiste ?

Au sein de votre école, votre entreprise, votre club sportif, votre mouvement de jeunesse, comment les décisions se prennent-elles ? On demande l’avis de chacun·e ou seulement de quelques représentants ? Voire l’avis de personne ? Et dans l’économie sociale, comment ça marche ?

Au sein du groupe Terre, on considère que chaque membre du personnel est coresponsable de son entreprise. Ce qui veut dire que chaque travailleur·euse – quelle que soit sa fonction – a une part de responsabilité dans la gestion de son entreprise.

Mais la gestion d’une entreprise, c’est compliqué, ça demande certaines compétences, non ? Oui, bien sûr, il en faut même beaucoup et, si possible, diversifiées. Voilà pourquoi il est intéressant de mettre en commun les compétences. Même sans avoir un diplôme de gestion en poche, on a, toutes et tous, des connaissances à partager, des capacités qui peuvent être utiles au moment de prendre une décision. Le fait de mettre ces capacités en commun améliore la qualité de la gestion.

C’est sur ces principes qu’est basée la gestion participative en démocratie directe en vigueur dans les entreprises du groupe Terre. Pour la faire vivre au quotidien, on a besoin de lieux d’informations et de décisions. Chacun d’entre eux vous sera présenté successivement. Après notre article sur l’Assemblée Générale, place aujourd’hui à la Réunion de Secteur.

La réunion de secteur, c’est quoi, c’est qui ?

La réunion de secteur, pour les entreprises du groupe Terre, c’est un peu comme le conseil de classe dans une école, ou le Rocher du Conseil chez les Louveteaux ou encore une réunion d’équipe dans un club sportif. Elle réunit tou·te·s les travailleur·se·s d’un même secteur d’activités et elle est animée par le responsable de secteur.

Cette réunion a lieu une fois par mois et est consacrée à la gestion opérationnelle. C’est donc là qu’on va discuter de l’organisation du travail et du cadre de fonctionnement (les horaires, la sécurité, le bien-être au travail). C’est aussi lors de la réunion de secteur que les travailleur·se·s valident les objectifs fixés pour l’année.

Au-delà des aspects liés aux différents métiers, l’objectif est également d’apprendre à participer : prendre la parole devant un groupe, confronter ses idées, rechercher ensemble des solutions et prendre des décisions collectives sur des questions portant principalement sur les aspects concrets du travail.

Cette réunion, on la qualifie parfois de « poumon » de la gestion participative en démocratie directe. Elle est aussi essentielle pour l’entreprise que l’est un poumon pour le corps humain. C’est elle en effet qui permet à l’information de circuler, aux échanges de se faire. On peut dire en quelque sorte qu’elle apporte de l’air, fait respirer l’entreprise.

Que décide-t-on en réunion de secteur ?

Sécurité et bien-être, organisation du travail, objectifs, organisation des congés, choix du matériel… les sujets ne manquent pas. Citons quelques exemples concrets.

L’organisation des congés

La collecte de vêtements est une activité très saisonnière : nos bulles à vêtements se remplissent bien plus vite durant les périodes de congés scolaires. Il faut donc, durant ces quelques semaines, des équipes complètes pour vider les bulles plus régulièrement que pendant les périodes creuses. Mais les travailleurs de la collecte désirent eux aussi s’arrêter quelques semaines durant l’été pour passer du temps libre avec leur famille. L’organisation des congés est donc une tâche compliquée. Le sujet a été discuté lors de plusieurs réunions de secteur afin de trouver une organisation qui convienne au plus grand nombre. Plusieurs solutions ont été discutées, débattues avant que les travailleurs passent au vote et choisissent le système qui leur semble équitable.

Passage à la nouvelle collection

Dans nos magasins de vêtements, la période des soldes représente également un moment sensible pour les équipes. Pendant longtemps, tous nos magasins ont fonctionné de la manière suivante : le dernier jour des soldes, après la fermeture du magasin, le personnel retirait des rayons tous les articles non vendus pour les remplacer par la nouvelle collection. Les équipes se plaignaient régulièrement de la lourdeur de ce travail, à effectuer après les heures d’ouverture. Des solutions ont été recherchées en réunion de secteur. Une vendeuse a proposé de ne plus attendre la fin des soldes pour commencer à mettre en rayon la nouvelle collection, de remplir le magasin progressivement, tout en continuant à écouler au maximum la collection passée. L’équipe a proposé d’autres promotions à appliquer en fin de soldes. Un premier test a été effectué, il s’est avéré concluant. Le nouveau système est désormais d’application dans tous nos magasins.

Pour continuer à découvrir les lieux d’informations et de décisions du groupe Terre, rendez-vous dans un prochain article.

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